Pourquoi est-ce si difficile de rester dans « la grâce du chemin » une fois rentré ? Voici la question posée par Sébastien de Fooz, lors de la journée de réflexion jacquaire sur la spiritualité du chemin, organisée par les Amis de Saint Jacques.
Se donner les moyens de nos exigences
En chemin, on se donne beaucoup de moyens pour vivre une expérience spirituelle : on prend du temps, on quitte le quotidien, on élimine les sollicitations,… Parfois on se fixe un but spirituel (pardonner, répondre à une question de vie, faire le point,…). Parfois on part en laissant venir les choses, sans exigence particulière.
Au retour, on se sent souvent déçu de ne pas retrouver la « zénitude », la liberté, l’ouverture que l’on a connue sur le chemin. Mais on ne se donne que très peu de temps, et de moyens, par rapport à une exigence très élevée !
Quelques pistes à suivre :
- Méditer 1/2 heure chaque jour
- Se promener une fois par semaine, seul, dans la nature, pendant 3 ou 4 heures
- Ne pas avoir peur de dire aux gens quand ils empiètent sur votre liberté, quand ils vous mettent trop de pression
- Prendre le temps de découvrir et de pratiquer un nouveau hobby (jardinage, cuisine, ornithologie,…)
- Changer concrètement certaines habitudes de consommation (ex : je me suis mise à manger local et bio et à acheter dans les petits commerces suite à une prise de conscience sur le chemin)
Comprendre nos mécanismes inconscients
« Sur le Chemin, je n’avais jamais peur de manquer. Mais au retour, je retombe dans le travers de tout planifier ».
Peut-être trouve-t’on des avantages dans nos peurs, notre stress, et dans tout ce que l’on a fui en chemin ? Comprendre ce qui nous attire dans ces « travers » permet souvent de désactiver les mécanismes qui nous font retomber dans ce que le chemin nous a permis de guérir (stress, agressivité, peurs,…).
Citer un moment de profond bonheur
Une seconde partie de la journée a permis de partager des moments de bonheur intense, vécus sur le chemin ou dans notre vie. Aux antipodes d’une société de surconsommation ! L’occasion d’échanges sincères, riches, positifs.
A l’issue de cette journée de réflexion jacquaire sur la spiritualité du chemin, 22 personnes (pèlerins, compagnons de pèlerins restés au port et futurs- pèlerins) sont repartis nourris, pleins de bonnes résolutions et ravis d’avoir touché, dès les premières minutes, à la grâce du chemin.
Bravo et merci à Claire Colette et à Sébastien de Fooz pour cette magnifique organisation !
Bonjour Sylvie,
Me permets-tu de faire un lien vers cet article, au départ du site de l’Association, dans la rubrique « Autres activités -Spiritualité ».
Merci pour ta réponse
Bien sûr, avec grand plaisir !
Cette journée a été très riche pour moi aussi et j’ai été très heureuse de t’y rencontrer (enfin!). Elle m’a permis de me remettre dans l’état d’esprit de la route vers Compostelle. Moi aussi, ma façon de consommer a changé et se porte plus vers le local et le fair trade (qui élargit à présent son action à des projets locaux également). La shopaholic border line que j’étais est rentrée guérie de trois mois d’abstinence! Je m’arrête plus volontiers à une rencontre fortuite et lui accorde un peu de temps (un exemple : avec des missionaires mormonts-idée qui ne me serait pas arrivée auparavent), j’ai redéfini mes priorités et passe plus de temps en famille, je réfléchis à deux fois avant de prendre la voiture,…. Autant de réminiscences au quotidien du chemin. Au plaisir, Sylvie…
Il est vrai que qu’à chaque retour on est pris de bonnes résolutions que l’on a bien du mal à tenir :-/
Très bel article, merci ! J F
Recemment rentré d’une première expérience sur le Chemin [Le Puy en Velay –) FIgeac] cette question me taraude déjà.
Merci de votre retour sur ce sujet ainsi que la spontaneité/joie de vos propos dans d’autres post; leur lecture vient de me donner une bouffée de plaisir
Nous avons de la peine à retrouver cette « grâce du chemin »…peut-être parce que nous avons des attentes erronées… Pour ma part, il n’y a pas de grâce particulière au chemin, mais la grâce est là, dans notre vie de tous les jours, dans le départ pour aller travailler, dans les embouteillages… Et si! Il s’agit peut-être pour nous, moi la première, de nous rappeler de ceci: la grâce EST là, sommes-nous disposés à l’accueillir?