Chaque année, le village de Saint Amand est traversé par de nombreux pèlerins belges, hollandais, allemands et français en route vers Saint Jacques de Compostelle.
Nous avons rencontré Sylvie, pèlerine belge de 38 ans, qui voyage en solitaire vers Vézelay (Bourgogne) et qui a fait étape à Saint-Amand le 10 juillet dernier. Interview…
Qu’est-ce qui pousse tous ces pèlerins à se mettre en route ?
Les motivaltions des pèlerins sont multiples, et pas nécessairement d’ordre religieux. Si, par le passé, le pèlerinage était effectué pour expier une faute ou pour demander une grâce, le chemin aujourd’hui permet de se dépasser physiquement et moralement, de retrouver la sérénité, de sortir de la dépression, de faire un deuil, de trouver un sens à sa vie…
Certains sont seulement à la recherche d’un exploit sportif (2500 km de randonnée, ce n’est pas rien !). J’ai même entendu un pèlerin qui allait à Saint Jacques… pour maigrir !
Vous êtes une femme seule. N’est-ce pas dangereux ?
A part quelques chèvres et chiens errants, je n’ai fait que de bonnes rencontres. Les gens que j’ai croisés en traversant les villages ou lors des étapes ont été merveilleux de générosité, d’accueil, d’ouverture. Je réalise que beaucoup de ces personnes ont vécu ou vivent des choses difficiles (maladie, solitude, brouilles familiales, deuil,…) et j’essaie de les porter dans mon coeur au fur et à mesure que j’avance vers Compostelle. C’est bien peu de choses en échange de tout ce que j’ai reçu !
Concrètement, où dormez-vous, comment mangez-vous ?
Les bonnes petites tables ne manquent pas en France et j’ai toujours un peu de pain et de saucisson dans mon sac, au cas où… Les étapes, je les improvise en fonction des dénivelés, de ma fatigue et de la météo.
Ne rien planifier est un apprentissage, mais ce lâcher-prise permet de merveilleuses rencontres et je n’ai jamais dormi sans toit, même si, parfois, j’étais dans une cabane abandonnée au fond des bois !
Vous êtes partie de Belgique le 1er juillet. Quel est votre plus beau souvenir du chemin vers Saint-Amand ?
L’arrivée à Reims, par l’ancienne voie romaine de Cologne, avec les tours de la cathédrale visibles à l’horizon pendant plus de 8 km avant la ville a été ma plus belle émôtion. J’avais envie de courir !!! Entrée dans la cathédrale, après 5 jours de marche, les larmes me sont montées aux yeux, c’était extraordinaire.
Mais mes plus beaux souvenirs, ce sont toutes ces merveilleuses personnes que j’ai rencontrées par hasard. Ne dit-on pas que « Le hasard, c’est Dieu qui voyage incognito » ? Eh bien moi, j’y crois !
Article intitulé « Le bonheur n’est pas au bout du chemin. Le bonheur, c’est le chemin », écrit par Sylvie pour Monique Fuinel, pour « Le Réveil des Godins », la revue annuelle de l’association des amis de Saint-Amand-sur-Fion.
Voir les photos de l’étape de Saint-Amand-sur-Fion à Vitry-le-François
Sylvie chez Monique à Saint-Amand
Accueil de roi pour une pèlerine… vous êtes chez Monique, à Saint-Amand !
un gros merci et bisous
quand elle sera terminée je t\’envoie un exemplaire
Si tu repasses à Saint-Amand-sur-Fion, fais-moi signe, une partie de ma famille habite là.
Amitiés
Félicitations ! Au plaisir et espère votre passage à »ESPALION » ville Etape sur le GR 65 où nous avons le plaisir de rencontrer beaucoup de vos compatriotes dans l’année.
Ce chemin est MAGIQUE.
Le bonheur est dans le pied.
Je relis (via Twitter) cet article. Je reviens d’une rencontre avec l’association bretonne des amis de St Jacques de Compostelle. Une journée de marche prévue à la fin du mois de mars, c’est un début !