Avant de partir cet été pour Santiago, j’hésitais entre le Camino del Norte et le Camino Francés… Puis j’ai vu sur une carte un chemin alternatif, partant de Bayonne ou arrivait mon train et rejoignant Burgos en une douzaine d’étapes. Comme je crois à la Providence, j’ai suivi ce chemin, sans me poser de question. Petit bilan à mon retour…
Voir toutes les étapes entre Bayonne et Burgos
Les avantages du Camino Vasco
- Ce chemin permet de découvrir le Pays Basque français et espagnol, ses paysages et sa population très accueillante (j’ai été invitée à manger et même à dormir chez des particuliers, ce qui est rare sur les chemins en Espagne)
- Il est la voie la plus directe entre la France et Santiago (Irun – Santiago : 719 km contre 777 km si on passe par le Camino del Norte)
- Il permet de marcher dès la sortie du train à Bayonne (petite étape jusque Biarritz)
- Il est très très peu fréquenté
- Il permet de démarrer « en douceur » et de passer les Pyrénées après un échauffement d’une petite semaine (plat puis vallonné dans le Pays Basque)
- Il est bien fléché et propose de très chouettes albergues « donativo » (ne manquez pas celle d’Andoain !) ou gratuites sur tout le parcours
- Quelques beaux passages : le col par le tunnel de San Adrian, la chaussée romaine sur 28 km avant Burgos, le desfiladero de Pancorbo, la cathédrale de Vitoria
- De très jolies églises romanes
- Un guide complet et gratuit est offert dans les offices du tourisme pour la partie espagnole + cartes fournies par les Amis de St Jacques à la cathédrale de Bayonne
- L’entrée à Burgos beaucoup plus rapide et sympa que par le camino Frances (qui longe une zone industrielle sur presque 10 km).
Les inconvénients du Camino Vasco
- C’est dommage de manquer quelques étapes mythiques du camino Francés : Roncevaux, el Perdón, Puente la Reina, Santo Domingo de la Calzada, la fontaine de vin d’Irache, San Juan de Ortega, et tout simplement de ne pas profiter dès le début de la « magie » du Camino Francés
- Deux ou trois étapes sont particulièrement pénibles avant Vitoria si on ne prend pas l’alternative par la montagne (difficile mais superbe). Dans la vallée autour de Tolosa, on suit une piste cyclable bétonnée entre autoroute, chemin de fer, route nationale et industries. Mais on se console avec la gastronomie de Tolosa et la qualité de l’accueil le soir.
- Sur la fin du parcours, il y a deux étapes atroces (46 km) le long de l’autoroute entre Pancorbo et Monasterio de Rodillas. On peut éviter ce tronçon en coupant vers Santo Domingo de la Calzada après Vitoria (fléché).
Les étapes du Camino Vasco et de la Via de Bayona
Plusieurs pages de ce blog vous détailleront les étapes et les aspects pratiques de ce chemin que j’ai parcouru entre Irun et Burgos. N’hésitez pas à les consulter !
Conclusion
Je recommande ce chemin à ceux qui ont déjà suivi le Camino Francés et qui cherchent une alternative plus calme. Le chemin par la montagne est hautement recommandé (mais difficile). Et si les associations locales ne proposent pas d’alternative à l’autoroute autour de Miranda del Ebro, je vous conseille vivement de couper vers Santo Domingo et la Rioja.
Bonjour Sylvie,
Félicitations pour votre blog que je découvre via les liens mentionnés sur celui de Pierre Alglave.
Compliments pour votre arrivée à Santiago et pour tous les chemins parcourus.
Quelques semaines avant que vous y marchiez vous-même, j’ ai emprunté la Via de Bayona.
De la neige pour moi, en juin pourtant, lors de la montée au tunnel. Un petit veau venait de naître, près de la chapelle Iruetxeta, grelottant de froid près de sa mère, le cordon ombilical encore attaché, me laissant désemparée, ne sachant que faire pour l’ aider.
Je ne suis pas redescendue dans la vallée après Hernani et ne suis pas passée à Tolosa, continuant par la montagne.
Chemin superbe, étape longue et difficile mais une rencontre « miraculeuse » au bout, comme sait si bien en offrir le Chemin.
Entre Pancorbo et Monasterio de Rodilla, un sentier, plus calme semble-t-il, que celui choisi par vous. Pas toujours bien balisé et parfois pas du tout comme lorsqu’ il serpente à travers les champs de céréales où broutent les chevreuils.
Un beau chemin que cette Voie où l’ on chemine dans le calme et la sérénité.
Un seul pèlerin croisé, un cycliste, avant Burgos.
Plus loin, le Camino del Salvador est magnifique, un peu plus emprunté que celui-ci.
Cordialement,
Anne
Chère Anne,
Je suis heureuse qu’il y ait une voie alternative avant Monasterio de Rodillas. Où avez-vous trouvé l’info ? Merci !
Merci pour cet essai par le camino del intérior.
J’ai hésité longtemps avant de reprendre mon chemin vers Compostelle: St Jean PP ou Bayonne dès la sortie du train(encore + simple effectivement).
J’étais attiré par le fameux tunnel de San Adrian et souhaitais reprendre le camino frances à Sto Domingo de la Calzada, mais n’ai pas trouvé les auberges correspondantes… sans avoir sollicité les amis de St Jacques à la cathédrale de Bayonne des infos! Comme quoi…
Bonsoir Sylvie,
Tout d’ abord, excusez-moi d’ avoir tardé à écrire mais je rentre tout juste d’ un temps de retraite dans un monastère de soeurs cisterciennes trappistines (j’ étais moi-même « réduite » au silence, donc 😉 ).
Pour répondre à votre question, j’ avais avec moi le guide de Gérard du Camino mais dont je ne suis pas servie sur toutes les étapes.
Gérard définit le tracé qu’ il décrit entre Pancorbo et Briviesca de, je le cite, « champêtre » et, en effet, l’ étape se fait essentiellement sur des chemins de terre ou des sentiers herbeux.
A Briviesca, Carlos, le responsable de l’ albergue, qui connaît le chemin comme sa poche, m’ a décrit et dessiné le chemin à suivre et qui n’ est pas balisé partout.
Quel parcours avez-vous suivi, vous-même, pour être si près de l’ autoroute ? Etait-ce un chemin balisé ?
Bien à vous.
Anne
C’est la « Via de Bayona » dont j’avais reçu une carte par un pèlerin. Elle était balisée de flèches jaunes et j’ai loupé les bonnes variantes, apparemment 🙁
Bonjour,
Merci pour ce descriptif, je compte partir en mars 2015 vers Saint Jacques avec ma jument à côté qui portera mes bagages
Je suis en train de préparer mon itinéraire à partir de verlinghem dans le Nord de la france
Amitiés
Gautier
Bonjour Sylvie,
En faisant étape à Urrugne, j’ai retrouvé témoignage de ton passage dans le gîte communal (si ma mémoire est fidèle début juillet 2014). Etait-ce à l’occasion de ce voyage?
Amicalement,
François
Tout à fait, quelle coïncidence, François !
bonjour Sylvie, parfois certaines personnes cherchent à distinguer les vrais des faux pèlerins, sans pour autant avoir la prétention de pouvoir vous classer dans telle ou telle catégorie, je vous considère désormais comme ma grande référence en la matière, car en ayant le plaisir de lire vos différents témoignages et recits d’aventures, je me rends compte que notre vision et pratique du chemin semble nous rapprocher : pas de réservation, nuit à la belle étoile, repas sur le pouce, au ryhtme des rencontres et du hasard des cailloux semés sur le camino. Aujourd’hui, je suis heureux de vous adresser ce message de sympathie et de remerciement car je marche à présent sur vos pas : arrivé l’année dernière à hendaye (parti du Puy en Velay en 2013) je souhaite poursuivre comme vous mon périple en me laissant porté par les nombreux signes et clins d’oeil du chemin en repartant de Bayonne ou d’Hendaye pour rejoindre le camino frances à Burgos.
Pour ce faire j’aurais souhaité comme vous l’avez indiqué sur votre site internet, en plus du guide à récupérer à l’office de tourisme de bayonne, trouver un ouvrage plus complet ou plutôt une application pour smartphone gratuite ou payante (en français ou espagnol) pour parcourir le camino del interior, la via de bayona, del pais vasco. Comme vous je compte dormir sous tente en toute discrétion n’ayant pas encore opter pour la pratique du tarp; peut-être pourrez-vous me donner de nouvelles informations et ENCORE BRAVO pour votre chemin déjà parcouru, avec en plus l’art et la manière…au plaisir de vous relire, ULTREIA
« The » Gérard du camino a fait un guide papier sur la Via de Baiona. un hospitalier m’y parlait de 200 pèlerins…par an, environ, soit 1/2 journée du Français , je n’y ai croisé aucun pèlerin, sauf à arriver à Burgos, nous étions 120 dans l’auberge/building, un grand choc ! un chemin trop méconnu, historique, la traversée de Vitoria, capitale d’Euzkadi et belle ville s’il en est, vaut vraiment le coup ! Chapeau bas et bises à Sylvie pour son travail et son enthousiasme. J.luc, bientôt hospitalier à Guéthary, voie de la côte (pays basque nord)
Bonjour Sylvie,
J’ai emprunté la Via Bayona ce printemps (entre le 14 et le 20 juin 2018) avec une météo très pluvieuse. J’ai donc renoncé à la variante par la montagne parce que celle-ci était dans les nuages. Le chemin est très bien tracé, très bien balisé, très bien entretenu et les offices de tourismes délivrent gratuitement cartes et photographies aériennes qui rendent la navigation très facile. Les passages naturels sont superbes (San Adrian) Mais je n’ai pas aimé les nombreux tronçons le long de routes, d’autoroutes, de voies ferrés et d’usines. Des kilomètres d’usines, souvent en ruines !
J’ai dormi à Briviesca (excellent accueil par l’association locale qui met un appartement à disposition des pèlerins – j’étais seul). Mais Briviesca – Burgos = 40 km (un peu long) donc à Monasterio de Rodilla (un hôtel) j’ai longé la N1 sur 800 mètres, j’ai alors tourné à gauche sur une route non goudronnée qui passe sous l’autoroute E5 (on voit très bien le passage souterrain depuis la N1), puis monte vers un champ d’éoliennes et redescend sur Fresno de Rodilla et Atapuerca (Camino Francès). Monasterio – Atapuerca = 12 km. Briviesca – Atapuerca = 32 km.
L’année précédente j’avais apprécié l’albergue (privée) El Peregrino, j’y suis donc retourné. Je recommande également aux amateurs d’histoire le centre d’interprétation d’Atapuerca (centre ville, entrée gratuite) et le musée archéologique (avant le village, 4 € pour les pèlerins).
Merci beaucoup Bernard pour cet avis très complet et ces précieuses infos complémentaires.
Bonjour Sylvie,
Je me permets de vous contacter suite à la lecture de votre séjour sur le chemin de l’intérieur.
Je suis étudiante en architecture et nous travaillons actuellement sur un projet étudiant sur le chemin intérieur que vous avez emprunté. J’aurais voulu savoir si pendant votre voyage sur ce chemin vous auriez ressenti des manques ou des besoins que le chemin ne proposaient pas. Cela permettrait à mon groupe et moi-même de pouvoir proposer des programmes en adéquation avec les besoins des marcheurs, mais aussi des habitants 🙂 Si vous avez des souvenirs qui vous reviennent ou des idées, je suis preneuse. En travaillant sur le chemin de l’intérieur nous avons la volonté de mettre en avant des éléments architecturaux et paysagers encore trop méconnus et proposer des aménagements qui permettrait aux pèlerins de choisir ce chemin plutôt que les autres proposés.
Bien à vous, Charlotte.
J’ai fait cette voie en septembre 2017. Pour ajouter mon petit grain de sel par rapport aux autres commentaires, je dirais que c’est une belle traversée du pays basque avec les inconvénients relevés par certains (autoroute, rail, route). Néanmoins, de beaux paysages avec la traversée du tunnel mais montée un peu longue, évolution nette des différents paysages à chaque « col ». Pour ma part, j’avais pris l’option de passer par Santo Domingo pour éviter le passage de Pancorbo et je n’ai pas regretté. Avant l’arrivée à Haro, une magnifique vue sur le vignoble de Rioja. Sino, prendre des précautions avec le ravitaillement car dans certains coins les corbeaux volent sur le dos pour ne pas voir la misère !
Bonjour,
J’ai déjà fait le camino frances jusqu’à Pamplune et je souhaite continué jusqu’à SANTO DOMINGO et prendre le camino Intérior jusqu’à IRUN. Projet pour fin avril 2020. Qu’en pensez-vous ? Ou le faire dans l’autre sens ?
Mon avis sur ce chemin est très mitigé comme vous l’aurez lu. Si vous prenez à l’envers par la montagne, attention à avoir de bonnes cartes ou une trace GPS, c’est très difficile. Par la vallée, je déconseille ce chemin, il est beaucoup trop urbanisé et bruyant. Si vous souhaitez une alternative au Camino Frances, le camino del Salvador est possible aussi (à partir de Leon, comme cela vous ne manquez pas la Meseta).
Je viens de découvrir ce camino interieur : nous sommes en pleine reflexion pour l »été prochain;Est-ce un chemin moins ardu que le camino del norte ?nous sommes une famille de pèlerins ayant déjà emprunté le Francès;facile de trouver les hébergements économiques ? merci d’avance
Il n’est pas difficile mais il y a quand même du relief, c’est le Pays Basque quand même. Par contre, la proximité de l’autoroute est éprouvante. Seule solution : prendre par la montagne, mais étapes très physiques. Bref, je ne recommande pas du tout ce chemin. Les hébergements sont gratuits ou donativo, mais certaines auberges sont au bord de la grosse nationale, l’horreur. Et si vous marchiez sur un Chemin de Compostelle en France, proche de chez vous ?
Nous avons déjà fait le chemin de Compostelle avec nos enfants en démarrant du Puy en empruntant le Camino Francès ;C’était pour changer maintenant;après la Via Francigena et Assise-Rome……mieux vaut-il le Camino del Norte alors selon vous ?
merci d’avance
Je pense que le Camino del Norte va beaucoup plus vous plaire 🙂
Bonjour Sylvie,
Savez vous si l’office de tourisme de Bayonne distribue la documentation gratuite sur le camino del interior ? Nous souhaitons marcher cet été;
merci d’avance
Je ne pense pas pour Bayonne mais à Irun presque certain que oui 🙂
Sur le site « gronze » (en espagnol), il y a pas mal d’infos sur ce chemin : camino vasco del interior.
Ce chemin a le mérite de sortir des sentiers battus, de passer un tunnel naturel et de faire découvrir la belle ville de Vitoria !
Sinon, il est vrai qu’il y a des passages moins agréables comme el camino frances d’où ma variante par Santo Domingo pour éviter Pancorbo.
Bonjour Sylvie ,
Félicitations pour toutes les infos que vous apportez dans la joie et la bonne humeur communicative !!!
Pourriez vous me dire si cette via de Bayonne est balisée dans les deux sens ( ou uniquement de Irun vers Burgos ) ??? Tout ça car je voudrais faire le camino del Ebro , puis de Logroño , Sto Domingo , La puebla de Arganzon et Irun …histoire de rallier la Méditerranée à l’océan….
Merci et bons projets ….. JLA
Elle n’était pas balisée mais j’ai une connaissance qui l’a parcourue à l’envers et par la montagne (mieux vaut éviter la vallée, qui est atroce). Avez-vous regardé sur les applications cartographiques que je conseille (Mapy.cz, Windy Maps) si elle n’y est pas tracée ? Bons préparatifs et bravo pour cette belle idée de chemin sud-nord.