Ce matin, je peste sur le GR. Alors que j’aurais simplement pu suivre la petite route, à plat sur les crêtes, voici un chemin pierreux peu agréable, qui redescend presque sur le Lot, sans aucune vue dégagée sur la vallée.
Comble de malchance, je ne vois même pas le château de Montayral, qui justifiait, paraît-il, ce détour et ces dénivelés caillouteux.
Jurant qu’on ne m’y reprendrait plus, je prends la départementale (très peu fréquentée) qui passe près de Thézac. Ironie du sort, je ne trouve qu’un producteur de vin (le « Vin du Tsar », qui est paraît-il excellent), pour me remplir ma gourde d’eau…
J’arrive à Tournon d’Agenais à la mi-journée, avec déjà pas mal de kilomètres dans les jambes.
Après une courte pause, je décide de doubler mon étape et d’avancer jusque Penne d’Agenais. La solitude me pèse, et on m’a parlé d’un pèlerin, à une journée de marche devant moi. Je décide de le rattraper coûte que coûte.
Je trace moi-même mon itinéraire, évitant aussi soigneusement le GR que la grand’route. Une merveilleuse cascade au bord de la route me récompense de mes efforts, j’y prends un bain délicieux.
Je prends une autre pause près d’une ravissante chapelle, en face d’un château privé dont les fondations ont bien 1000 ans.
Ensuite une marche jusqu’au coucher du soleil, qui m’amène enfin à Penne d’Agenais.
Mon gîte à Penne d’Agenais est vraiment charmant, et le village a beaucoup de charme.
Mon chemin sur le GR652 s’arrête pourtant ici.
Depuis plusieurs jours, déjà, j’ai l’impression d’être sur un chemin de randonnée, très beau, certes, mais sans l’âme du chemin de Saint Jacques. Ici, je ne ressens pas l’envie de prier, de méditer, le bien-être intérieur, l’énergie réparatrice du Chemin. Je repars donc de mon point de départ, Figeac, cette fois le long du GR65.