Je vais (encore !) vous parler du poids du sac… car il est vrai que si je me suis progressivement débarrassée d’une grande part de mes peurs au cours de mes années de chemin vers Compostelle, il me reste encore du chemin à faire vers le détachement total.
Ce lâcher-prise, il passe en effet par l’abandon de ces objets, parfois utiles, parfois symboliques, qui nous protègent, nous occupent, ou semblent donner un sens à notre chemin. Alors qu’en réalité ils nous pèsent, ils nous encombrent, ils nous empêchent d’aller vers les autres ou de rester simplement en tête à tête avec nous-mêmes.
La tente
Au nord des grands points de départ français (Vézelay, Paris) et dans les pays du nord, les hébergements pèlerin sont rares ou inexistants. Il est donc fréquent d’arriver dans un village et de ne pas savoir où loger. La tente permet d’être autonome, mais elle nous coupe de cette « mise en danger », de cette nécessité de demander à l’autre un bout de toit, une grange, un garage, une cabane pour la nuit…
J’ai testé la tente une seule fois, et l’ai vite abandonnée en raison de son poids. Toutefois, j’ai toujours beaucoup de mal à oser demander à loger, préférant dormir à la belle étoile quand le temps le permet. Et pourtant, que de belles rencontres à chaque fois que j’ai osé faire un pas vers l’autre.
Les sandales « pour le soir »
Ne pas avoir de chaussures de rechange, ne pas avoir de chaussures « chaudes », cela fait un peu peur.
La marche en sandales est tout de suite devenue une évidence pour moi mais, quand mes sandales sont usées, à la limite de casser, je fais une petite prière pour qu’elles tiennent encore un peu, alors qu’une partie de moi opterait plutôt pour porter une paire de réserve, « pour le soir » ou au cas où…
La pharmacie
Des aspirines, du désinfectant, de l’aspi-venin, et tant d’autres produits figurent dans la liste des « indispensables » du pèlerin. Et pourtant, c’est presque dans chaque village que l’on trouve des pharmacies !
En cas de besoin, vous pourrez toujours y trouver le médicament idoine. N’oubliez pas de demander un petit échantillon en plus (crème, shampoing,…), toujours bien agréable pour le pèlerin !
Les livres !!!
Aaah, cette crainte du vide, de l’ennui. Ce printemps encore, prête à partir avec mon sac de 5 kilos, j’ai fait volte-face pour repasser par ma bibliothèque, et emporter… 3 bouquins (en plus de mes topo-guides et carnet de bord !). Je n’ai bien entendu pas eu le temps de les lire !
La prochaine fois, c’est décidé, je ne prends plus RIEN à lire. Je laisserai venir à moi les lectures, dans les chapelles, les refuges, et je recopierai des textes à méditer, ou des chansons, au fur et à mesure de mon chemin.
Mon appareil photo
J’ai décidé de ne conserver que mon téléphone pour faire des photos sur le chemin. Au revoir appareil photo, chargeur,… La qualité de mes images s’en ressent, c’est vrai, mais c’est aussi une façon de me détacher (un peu) de ce besoin de conserver tout ce que je vois sur le chemin. L’essentiel n’est-il pas ailleurs que dans le visuel ? Je vais essayer, par ce dernier détachement, d’écrire plus, et surtout d’utiliser moins l’électronique (au vu de la faible autonomie de la batterie, je vais vraiment devoir m’y résoudre).
Je n’oublierai pas pour autant de vous donner des nouvelles sur http://www.facebook.com/radiocamino et http://twitter.com/radiocamino !
je te suis pas à pas… Nous partons le 18 juillet de Figeac. Je suis actuellement dans une réflexion sur le poids des bagages.. J’ai un souci aux hanches et ne suis pas sûre de réaliser ce que je voudrais faire. Etapes fort longues cette année..
Chaussures avec cloques troquées au bonheur des sandales? Les sandales un bon plan?… Appareil de photo lourd avec bons souvenirs au profit du léger ou du portable??
Bref c’est amusant de te lire.
J’irais bien manger avec toi un de ces jours. Qu’en penses-tu?
Patricia
Bonjour Sylvie,
Merci pour ce site qui me rappelle les moments de bonheur sur la Camino . Mêmes conclusions:après avoir beaucoup marché en pantalon uniforme pèlerin, un jour après avoir vu la couverture du livre relatant la traversée de l’Afrique par un couple (elle était en jupe), j’ai acheté une jupe indienne et depuis ne l’ai plus quittée (suis devenue celle qui marche en jupe). Les sandales étaient déjà une évidenve (teva),impossible de supporter des chaussures depuis longtemps. Ai marché du Puy à SJDC en sandales et ai même rencontré une autre pèlerine adepte. Pour le sac, évidences partagées :se dépouilleret s’en remettre à la providence qui ne peut se manifester que si on lui en laisse l’occasion!Je prépare un pèlé pour 2015 vers Rome . Suis intéressée par chemin le plus cout entre Bruxelles et Vézelay. Vous pourriez m’aider?
Merci, Marie T
Bonjour Sylvie,
J’aime beaucoup vos articles. Je vous ai lu avant de partir et je vous lis encore après être revenu.
J’ai écrit un petit quelque chose sur le même sujet ici : http://paulcompostelle.over-blog.com/2014/04/qu-emporter-avec-soi.html
Vous reconnaitrez sans peine une allusion à votre article précédent (le poids de nos peurs). Même si je suis d’accord en grande partie avec vous, je mets l’accent un peu ailleurs.
Il y a beaucoup de manière de se dépouiller au fil du chemin. Mais le dépouillement ira-t-il jusqu’à abandonner le désir même de se dépouiller 😉 ?
coucou, ça y est j’ai essayé mes sandales(un peu de chauffe au début) et je vais aussi pèleriner en jupe mais ce n’est que 3 jours de pèlerinage et je vais guetter les coquilles
Totalement adepte de la jupe… C’était ma tenue pour le soir mais, quand je marche à la journée en ce moment, je ne veux marcher qu’en jupe ! Les sandales, on verra…
Bonjour. Très sympa ce site. S’agissant du poids, des guides, une astuce : scanner les pages du guide et les exporter vers le smartphone. 124g et trois petites batteries.
Je repars en juin vers Saint Jean Pied de Port.
J’ai un triple problème avec le scan des guides : 1) la durée de vie de ma batterie (très faible) 2) Le plaisir d’annoter les cartes 3) Le plaisir de toucher le papier… 😉
Bonjour Sylvie,
Génial ton site.
Des sandales dans les Pyrénées (si j’y vais, je commence à St Jean PdeP) … et quid de bonnes chaussures de marche qui ont fait leurs preuves ?
Et l’argent ? American Express ? Cash ? Pièces de cuivre ?
Un sac de toile pour le sac de couchage … à l’intérieur, en guise de drap ? Tu le laves toutes les semaines ?
Et les savons ? (poudre à lessiver, savonnette). Tu laves tout à l’eau claire plus souvent ?
Et les nuits à la belle étoile. Nickel pour moi. Mais dans les montagnes ? Il n’y a pas un gros ours qui aurait voulu te manger croyant voir un pot de miel ? Ou une meute de loup affamée ?
Y a t-il un Camino historique en Pologne ?
Où te livres-tu en cartes entre St Jean PdP et Compostelle ?
En dépit des explications, j’ai la frousse des chiens. Faudrait pouvoir les atomiser.
Je crois pouvoir me passer d’un iphone mais pas des cartes. Un GSM en cas de danger pourrait suffire.
Merci pour tes réponses,
Olivier
Cher Olivier,
Que de questions ! Je vais essayer de te répondre en mode « télégraphique »
Des sandales dans les Pyrénées : aucun souci au départ de SJPP, c’est une route 🙂
Et l’argent ? Pour moi cash mais il y a aussi des distributeurs un peu partout
Un sac de toile pour le sac de couchage … à l’intérieur, en guise de drap ? Tu le laves toutes les semaines ? Il protège l’extérieur du sac. Je le lave une fois si je trouve une machine !
Et les savons ? (poudre à lessiver, savonnette). Tu laves tout à l’eau claire plus souvent ? Un savon de Marseille et une petite bouteille de shampoing format « hôtel ».
Et les nuits à la belle étoile. Nickel pour moi. Mais dans les montagnes ? Il n’y a pas un gros ours qui aurait voulu te manger croyant voir un pot de miel ? Ou une meute de loup affamée ? J’évite de loger en haut des montagnes à cause de la rosée, sauf sous abri (ex : chapelle de Soyarce).
Y a t-il un Camino historique en Pologne ? Oui, Marek et Alexandra l’ont suivi (voir http://www.radiocamino.net/pelerins/marek-et-alexandra-pologne)
Où te livres-tu en cartes entre St Jean PdP et Compostelle ? J’achète un petit guide Michelin à SJPP (http://www.radiocamino.net/pratique/quel-guide-choisir-pour-le-camino-frances-espagne)
En dépit des explications, j’ai la frousse des chiens. Faudrait pouvoir les atomiser. –> Des croquettes !!! (http://www.radiocamino.net/pratique/quand-le-pelerin-a-peur-des-chiens)
J’ai opté pour une démarche particulière, 4 cas.
Indispensable
Nécessaire
Utile
Plaisir
Je range les 3 objets des 3 dernières catégories avant de faire mon sac, puis dans l’indispensable je m’attache à la fonction et pas à l’objet. Par exemple une appli sur mon smartphone remplace parfaitement une lampe torche ou frontale. Aucun guide, juste une page word par étape, je prépare mon voyage et note mes impressions, installe mes photos etc dans la journée. Le soir étant fait pour les échanges avec les autres pèlerins ou hospitaliers.
Résultat un sac de 6 kg en été deux de plus en hiver.
Ca fait des années que je randonne et jamais de problème important.
Je testerai bien la jupe un jour mais n’étant pas écossais je n’ai pas encore sauté le pas!!!!
Nickeeeel ! Merci !
Surtout pour les croquettes.
Quelle femme extraordinaire quand même.
Bonjour à tous, que de belles expériences ! … j’ ai 70 ans et j’ essaie de marcher que 2x 4,8 km par semaine avec une amie, ce qui nous permet d’ échanger sur notre « condition » de femme, seule ou pas, entrant dans « le bel âge » pas si beau que ça au vu de tous nos petits ou grands bobos qui se rappellent à nous à chaque instant.( phrase super trop longue !)
Existe-t-il quelque chose d’ organiser pour nous quelque part car dormir à la dure et porter 5 ou 6 kgs. sur le dos n’ est vraiment plus pour nous ?!
J’ ai odoré ce genre d’ expériences plus jeunes mais … fini pour nous malheureusement.
The Hadrian Wall : http://walkthewall.uk/walk.html
Ils transportent pour vous.
Bonjour,en septembre j’ai marche de Paris jusqu’au Havre (marche pas du tout prevue) avec un sac 20L de 5kg500 sans compter l’eau
Sur que les choses etaient un peu serrees mais ce poids sur le dos ,on l’oublie presque !
Bonjour
Je cherche une femme qui voudrait faire un long chemin de Nantes à Jérusalem
J’ai 73 ans bonne marcheuse , mais vu la distance je souhaite partir tranquille pour essayer d’arriver Au bout !!
Faire cela l’année prochaine .
Voilà l’absence est de 6 mois minimum !
Qui aurait deja fait ce chemin ? Suis preneuse pour les conseils
Merci pour ce site toujours de bien en conseils