Depuis septembre 2008, j’arpente les chemins de Saint Jacques en Belgique. Pour cette première rencontre avec les Amis de Saint Jacques, j’avais une certaine appréhension… Comment tous ces pèlerins « au long cours » vont-ils considérer une « pélerineke » comme moi ? J’avais aussi beaucoup de préjugés ! Sont-ils tous habillés d’une bure garnie de coquilles et affublés d’un grand bâton avec une gourde ? Ont-ils des étoiles dans les yeux et marchent-ils en chantant des « magnificat » ?
A mon arrivée à la gare de Huy, je suis accueillie par de francs sourires et de chaleureuses poignées de mains. On se reconnaît à la tenue de marcheur, et plusieurs ont une petite coquille discrètement accrochée à leur sac ou sur leur bâton.
Je sympathise très vite avec Claire, une jeune pèlerine d’Ottignies, qui porte le nounours de sa fille accroché à son sac à dos.
Nous échangeons sur tous les hasards qui se produisent sur le chemin (un membre du groupe dira « Le hasard est le manteau que Dieu met pour passer inaperçu »). Nous parlons du lâcher prise et tout ce qu’il permet de recevoir, de la transformation qui s’opère lorsque l’on part « pour de bon », de l’énergie que l’on ressent de plus en plus fort au fur et à mesure que l’on avance sur le chemin…
Notre groupe
Nous sommes 22 : autant de femmes que d’hommes, des jeunes, des jeunes pensionnés… Un point commun : chacun parait au moins 10 ans de moins que son âge véritable. Le « camino », ça vous rajeunit !
Et finalement, le groupe est très mélangé : des pèlerins multi-récidivistes, dès pèlerins en cours de parcours, des pèlerins « sur les chemins près de chez nous », des aspirants-pèlerins, des hospitaliers… Chacun se sent à l’aise, la tolérance et le respect étant des valeurs bien ancrées chez les Amis de Saint Jacques.
La visite de Huy
Luc, notre guide, est passionné d’histoire. Il nous a concocté un splendide itinéraire à la découverte du vieux Huy. Passant par les étroites ruelles pavées, nous découvrons les caractéristiques de l’architecture mosane, les secrets des bâtisseurs de la collégiale, les Hutois célèbres (d’Arlette de Huy, mère de Guilllaume de Conquérant à Zénobe Gramme, inventeur de la dynamo)…
Sans oublier les traces bien visibles de l’histoire jacquaire de la ville, notamment son ancien hospice, Place Saint Jacques.
En route !
Les bâtons nous démangent : un bel itinéraire de 17 km, en grande partie dans les bois, nous attend pour rejoindre Andenne, en passant par le joli village de Solières et les paysages vallonnés du Condroz.
Tout a été prévu par nos guides : nous recevons un accueil charmant à Solières où nous pouvons pique-niquer dans l’école (merci Luc pour l’apéro !) et visiter l’église, généralement fermée, qui renferme plusieurs belles statues, notamment un Christ en Croix et une statue de Saint Roch arborant fièrement ses coquilles de pèlerin.
Nous rejoignons la Vallée de la Meuse peu avant Andenelle, où l’église des Sarrazins est bâtie sur le site d’un ancien hospice, puis terminons en beauté sur la Place de la Collégiale Sainte Begge d’Andenne.
J’aurais bien prolongé la journée sur une terrasse ensoleillée, autour d’une bonne bière, mais chacun s’en est retourné dans son foyer… « Le pèlerin mange du pain, mais ne boit pas de vin ! ». Voilà un préjugé que je vous invite à démentir lors de notre prochaine sortie jacquaire !!!
Bonjour Sylvie,
A te lire, vous avez passés une superbe journée.
Vivement la semaine prochaine, je rechausse mes godasses délaissées depuis Toulon.
Joseph
Ouf, je vais pouvoir ranger robe de bure, bourdon, et chapeau de feutre pour sortir goretex, bonnet odlo, et bâton de marche en alu…
LOL 🙂 Comme quoi les préjugés sont nombreux, même en 2009, et même chez une « presque-pèlerine » !!!