C’est avec un immense respect que je publie ces quelques lignes sur l’incroyable périple de Werner, un Belge de 52 ans parti de Moscou le 15 juillet 2013 et arrivé à Compostelle le 15 décembre, après 5 mois de marche, 4.420 km, 7 pays et… 3 paires de chaussures.
[Mise à jour mars 2015 : suite à la parution de son livre, l’éditeur de Werner lui a demandé de désactiver son blog www.mosaco.eu, ce que je trouve tout à fait révoltant, mais bon… Je dois donc supprimer les différents liens dans cet article, devenus obsolètes.]
Werner a réussi à nous tenir en haleine en écrivant sur son blog tous les 2 ou 3 jours depuis son départ. Un vrai exploit en soi : rédiger un récit captivant sur un téléphone, et trouver des connexions Internet au milieu de nulle part.
C’est la première fois que j’ai la chance de bénéficier d’ internet dans le petit bureau de poste qui dispose d’un petit terminal internet avec des claviers russes des années 1990….
Dès les cent premiers kilomètres, Werner découvre l’aventure, traversant à pied un immense camp militaire de 12.000 ha, non mentionné sur sa carte. Dès les premiers soirs, il découvre l’accueil et la générosité chez Svieta ans Stanislav (Werner parle russe, heureusement !). Dès les premières lignes de son récit, on ressent son émotion devant la plaine de Borodino, théâtre d’effroyables combats lors de la guerre menée par Napoléon en 1812. Les fantassins de Napoléon, lourdement chargés, ont parcouru à pied les milliers de kilomètres que Werner va parcourir en sens inverse.
A chaque instant je me demande comment 500.000 fantassins sont parvenus à progresser dans cette nature compacte et hostile.
Les deux guerres mondiales se sont également étendues jusqu’aux environs de Moscou, et le communisme a lui aussi laissé d’immenses traces dans les pays traversés. Avec pudeur et respect, Werner évoquera sa chance de traverser, en homme libre, une Europe en paix.
Tentative de reproduire (grossièrement) l’itinéraire de Werner de Moscou à Compostelle (cliquer pour voir la carte sur Google Maps)
- Première frontière atteinte après 15 jours : voici la Biélorussie
- ensuite, du 19 août au 10 septembre, ce sera la traversée de la Pologne d’est en ouest,
- puis la Tchéquie (avec deux jours d’arrêt forcé pour raison médicale),
- l’Allemagne (et les retrouvailles avec Isabel et Diego à Nürenberg),
- puis la France où Werner retrouvera le chemin du Puy
- et enfin le Camino Francès, tous deux très peu fréquentés en novembre et décembre.
Son arrivée à Compostelle, le 15 décembre, sera bien relayée dans la presse locale.
Pour garantir son autonomie dans la traversée des régions les plus sauvages, Werner dispose d’une petite tente. Son sac pèse au moins 15 kg, ce qui ne l’empêche pas de parcourir, dès le départ, des étapes de 30 à 40 km par jour ! Et pas toujours sous le soleil… Au contraire, par moments, la pluie ne semble jamais le lâcher : Werner aura vraiment eu du courage pour avancer sans se décourager dans une météo aussi peu clémente.
Le premier qui me dit qu’il pleut rarement dans le Gers, je lui passe les menottes et l’attache à mes bottines quand je marche.
Je vous invite à découvrir le récit de Werner, A pied, de Moscou à Compostelle, publié aux éditions Racine en septembre 2014.
Certains jours ne nécessitent que quelques commentaires, certaines heures méritent des pages entières…
Merci beaucoup Werner pour ton magnifique témoignage ! J’espère que tu nous feras l’honneur de donner des conférences pour raconter ton expérience, non seulement de pèlerin mais également d’homme libre dans une Europe en paix.
Ce début de Chemin rencontre-t-il mon rêve? Oui, pleinement. J’ai la chance de vivre une richesse unique, même si ce n’est pas toujours facile. Mais je savais que je ne m’en allais pas, à 52 ans, pour une promenade de santé.
Ai-je des manques? Oui, trois. Isabel et nos enfants qui me manquent souvent, ne pas pouvoir partager certaines situations d’émerveillement avec eux, et enfin une connaissance culturelle plus complète sur mon itinéraire, dont mon ignorance des langues PL, CZ et DE. Communiquer sur le Chemin est si important.
Et un bon retour auprès des tiens !
J’ai eu l’occasion de rencontrer Werner à plusieurs reprises après son retour, notamment lors d’une très belle conférence à Liège.
Très belle présentation de ce beau chemin que Werner a parcouru et réussi, dans tous les sens du terme… Je me permets de partager sur ma page, merci
Bonjour,
Deuxième quinzaine d’octobre j’ai eu la chance de croiser Werner vers Montbéliard dans le Doubs. J’ai échangé quelques mots avec lui, mais j’étais tellement impressionné, moi qui n’avais fait que le Camino Frances et une partie du Camino del Norte, que je l’ai laissé repartir au bout de quelques minutes. Depuis je n’ai cessé de penser à lui et à son incroyable histoire, la racontant à tous ceux qui voulait l’entendre,regrettant souvent de l’avoir laissé repartir si vite.
Gérard Coulon
Cher Gérard,
Laissez-moi votre e.mail !
Werner
Bonjour,
je suis en train de lire votre livre, c’est un vrai régal, il se lit d’une traite, c’est un très beau récit. Un périple que j’aurais aimé avoir le courage de faire.
Je connais le monastère Sainte Elisabeth de Minsk, pour y avoir été plusieurs fois.
J’aimerais aller voir les photos de votre périple, mais ce n’est pas possible, y a t’il un moyen de les voir ?
Merci pour ce récit
Chère Elisabeth,
Il reste peu de photos sur internet, ayant supprimé mon blog à la demande de mon éditeur.
Je serai en voyage à Minsk, et au Monastère Ste Elisabeth, mi-mai 2015.
Au plaisir de vous rencontrer un jour, Foire du Livre de Bruxelles?
Cordialement,
Werner
Cher Werner,
Comm demande, ci joint mon courriel,
En septembre prochain, je pars sur le Camino del Norte.
Amicalement,
Gerard
Bonjour,
Est-ce que vous auriez un livre usagé à me vendre sur compostelle. J’adore lire les récits de voyage de compostelle. Présentement, je ne travaille pas, je suis en congé de maladie. Personnellement, je ne pourrai jamais faire compostelle. Je n,ai plus la santé …Lire sur compostelle me permet de faire le chemin à ma façon.
Je vais attendre de vos nouvelles.
johanne labonté
287 6 eme avenue
asbestos (QUébec) j1T 1V5 canada
Bonjour Johanne,
Si vous me donnez votre adresse mail je vous envoie mon carnet de voyage, j’ai fait le Camino Frances en 2012 (puis en 2014) avec un ami Québécois.
Cordialement
Gerard
Bonjour Werner,
Bravo pour se périple qui m’a inspiré. Je compte partir dans quelques semaines faire Paris-Moscou à pieds.
J’aimerai pouvoir en parler avec vous et serais heureux de recueillir vos conseils.
Cordialement,
Jean-Emmanuel.
Werner Van Zuylen est principalement celui qui m’a le plus inspiré.
J’ai lu deux fois ce livre, je viens de terminer la troisième fois, toujours avec autant d’émotions.
Il y a énormément de publication sur Compostelle, mais c’est ce récit qui, pour moi, reflète ce que je veux faire.
J’attends avec impatience la retraite pour parcourir l’Europe du sud au nord en autonomie.