Lors de mon arrivée à Cahors, après 35 jours sur le chemin, mon sac, pourtant léger et compact (6 kg dans 28 litres) au départ, me semblait devenu un fardeau impossible à porter plus loin.
Avec la complicité de Serge (qui accepta très gentiment de garder mes affaires une dizaine de jours au Relais des Jacobins), j’entrepris un grand dépouillement.
Non, je ne voulais pas alléger mon sac. Je voulais laisser mon sac et tous ces objets emportés « au cas où », et ne prendre avec moi que le strict nécessaire : les quelques affaires dont je me servais quotidiennement.
Mes objets indispensables
- mon duvet pour les nuits de bivouac
- de quoi rester soignée et laver mon linge (savon, peigne, brosse à dents, dentifrice, rasoir)
- un tee-shirt pour la nuit et un foulard servant à tout : paréo, serviette de bain et garniture sur mon chapeau
- mes bâtons
- mon maillot de bain
- mon gobelet, mon canif, une cuiller, mon carnet de notes, un topo-guide, quelques dosettes de café, un gant de toilette suspendu à une ficelle.
Et si ? Et si ?
Et s’il pleut ? Tant pis pour le poncho et le pull, je resterai à l’abri ou je serai mouillée en cas de mauvais temps. Au pire, j’ai une tenue de rechange en combinant tee-shirt et paréo.
Et pour la nuit ?Avec mon super duvet en plumes (chaud, léger et compact), je ne crains pas le froid (on est en été quand même). Je trouverai toujours bien un abri en cas de pluie, du foin pour rendre mon couchage plus confortable, un arbre pour me protéger de la rosée. Au pire, je sécherai mon duvet au soleil si la nuit était trop humide.
Nouveau départ, nouveau sac
Je fourrai donc mes affaires dans un cabas et quittai Cahors avec ma besace en bandoulière. Je dûs vite déchanter : à peine avais-je traversé le premier pont sur le Lot que, la courroie me sciant le cou, le cabas semblait plus lourd encore que mon gros sac !
Je décidai très vite d’acheter un petit sac, proportionné à mon paquetage, et nettement plus confortable à porter ! Je doute d’ailleurs que les pèlerins du Moyen-Âge n’ait utilisé que des besaces, le sac reposait sur les deux épaules est tellement plus ergonomique !
Pourquoi cette « quête de la légèreté » ?
Pour éprouver un réel sentiment de liberté ?
Libérée du poids de mon sac, je l’étais depuis le début. En effet, mon bagage ne m’a jamais pesé quand je marchais. En dessous de 7 kilos, eau comprise, je ne sentais tout simplement pas mon sac et n’ai jamais éprouvé le besoin de l’enlever, même lors des pauses.
Mon besoin de dépouillement répondait plutôt à d’autres envies :
- Une quête de la simplicité : ces objets qui nous encombrent sont-ils nécessaires ? On peut faire tant de choses avec trois bouts de ficelle et ce que l’on trouve au bord du chemin. Faire le vide n’est-il pas le meilleur moyen pour apprécier l’abondance offerte par la Nature… et par nos poubelles ?
- Une envie de me confier à la Providence : s’il manque un pull, je l’emprunterai; s’il pleut, je trouverai un abri; si j’ai faim, je trouverai des fruits,…
- La démarche d’aller vers les autres : quand on est »auto-suffisant », on n’a plus besoin des autres. Au contraire, avec presque rien je devais demander un peu d’eau chaude pour mon café, l’autorisation de ramasser des fruits ou des informations sur les lieux de bivouac. A chaque fois, ces contacts ont été de beaux moments d’échange.
c’est un peu ce que j’ai fais, Sylvie, je l’ai « expérimenté » en mai dernier, et là je vais en remettre une couche le mois prochain : je laisse tomber la tente au profit d’une bâche (deux euros) et le poncho de pluie pour un truc anti pluie ulta léger acheté par ma fille en Thaïlande (54 grammes), je garde le pull (en septembre octobre …) le reste c’est au fil de la route ….. je prends mon café froid la matin, pas de soucis, je demande pour les bivouacs ou je les trouve toute seule sur le sentier, si les rencontres sont +, c’est super, si pas, je suis autonome. c’est la liberté, la confiance en soi, en son étoile, en la vie 🙂 🙂
Coucou, Sylvie. Il me semble qu’au gîte Latour , tu as « omis » de demander l’autorisation d’utiliser les toilettes, la bouilloire du gîte, le café du gîte… Le pain nous te l’avons offert : moi-même, mon mari, les 2 pèlerins australiens, H…, V… et M… Ok , tu as dormi sur le transat sur la terrasse ( le soir où on a contemplé les étoiles) sur une couette et un oreiller » récupéré ». N’empêche, le proprio du gîte, il ne savait pas que tu étais là… Patricia la randonneuse.
Patricia la randonneuse… comment dire que vos propos n’ont aucun intérêt… Je sens même une pointe de méchanceté voire de jalousie dans vos propos.
Oui… nous sommes parti avec en tout 19 kg pour deux de Bayonne et sommes arrivé a Saint Jacques avec 6Kg, Un saucisson de secours et un bidon de 2 mois plus gros qu’au départ avec petiot dedans!
Dire que ma petite bourse peser que 25 kg sans l’eau aurait bien volontiers échanger avec le votre mais j’aime tellement être en autotomie total sans avoir besoin de demander à droite à gauche, un exemple flagrants.
Vous vous bléser et personne sur le chemin vous faite comment ? .
Être en autonomie est peux être se savoir en sécurité , voilà comme cela on peux crapaüter l’esprit libre de toutes peur de manquer de quelques choses.
par exemple qd on a des médocs à prendre ( 3 traitements indispensables pour 40 jours… a-t-on le choix ?) , s’il pleut chaque jour et j’ai connu ça … je pense que si j’attends que ça passe … ça va être long ! je suppose que tu as une très bonne santé et un âge qui permet de partir légère !!!! mais c’est intéressant d’essayer d’aller vers un objectif « strict nécessaire » !
je n’ai pas encore franchi le pas, tout lâcher pendant un mois ou deux , les obligations blablabla, je m’y prépare intérieurement et je sais qu’un jour arrivera où je serai prête, je suis sure que plus on avance sur le chemin, plus on se suffi à soi-même, un sentiment de liberté totale , mais comment reprendre le cours des choses au retour ? je pense que là réside ma plus grande peur.
Je suis partie de Belgique avec 16 kgs, et arrivée à Compostelle avec 5 kgs étonnamment, la première chose que j’ai enlevée pesait peu (mon lecteur MP3 et ma montre) mais mon sac m’a paru bien plu léger ! Poids relatif… Quand ça paraît fardeau, faut trouver ce qui pèse, et pas seulement sur la balance !
Bravo ! S’ en remettre à la Providence est certainement le plus beau message du chemin qui pourra désormais éclairer toute ta vie. Maintenant que tu l’as expérimenté, porte bien haut et très loin cette très belle paroles.
Avec tes recommandations, je suis partie avec un sac de 6 Kilos (sans l’eau) et j’ai réalisé que j’avais trop de choses… Mais l’eau !!! Dans la Meseta, je pense que j’ai bu chaque jour au moins 4 litres d’eau !
Je repartirai, c’est sûr, même si je ne sais pas encore d’où et quand. Je partirai plus légère, sans atteindre le strict minimum que tu décris
Oui c’est l’idéal, mais je trouve quand même que c’est un peu léger. Quand il y a des médicaments à prendre, il ne faut pas les oublier et un change me semble être le nécessaire. De plus quand on part vers la fin août, comme c’est notre intention, il faut prévoir que le temps ne sera pas uniformément bleu et chaud. Inutile de tomber malade sur le chemin et devoir retourner à la maison sans avoir atteint son objectif 1er.
Sylvie je crois que j’habite pas loin de chez vous (Huy) est-ce qu’on peut se voir? pour qq conseils?
Si on part en plein été avec une météo au beau fixe, sans doute est-ce possible.Perso, j’ai fait le Puy St jacques en partant au 1 avril 2012: Neige dans l’Aubrac et 0 degrés, pluie chaque jour à partir de St Come d’Olt….impossible de laver, de faire sècher….8 degrés le 20 mai à Pampelune !
En 2013, chemin d’Arles en mai: pluie continue à partir de St Guilhem du désert, grêle etc;;;;; et vraiment pas moyen de s’abriter (ou alors on s’arrête 15 jours !) et la candienne venuie avec rien a ét&é ravie qu’une pélerine avec un sac un peu plus lourd lui laisse sa polaire ….Aloprs oui, partez léger mais partez l’été !!
Sylvie,
J’ai 70 ans et je viens de faire le Vois de vezelay juste a Gargilesse mais j’ai souffert de mal au pieds et dos a cause de la goudron et la pluie maais aussi le poids de mon sac a dos. Tu portes les sandals? Avec la boue! Tu as les autres chaussures et les autres vetements? Desole pour mon francais!
Chère Barbara,
Je n’ai pas d’autre chaussure que mes sandales, cela fait un gros poids de moins dans le sac. Et la boue, ça se lave…
Pour les routes, je ne marche JAMAIS sur le goudron, toujours dans l’herbe sur le bas-côté, sinon en effet c’est terrible pour les genoux, les pieds,…
J’espère que tu continueras bientôt le chemin vers Limoges, Perigueux et les Pyrénées !
Bonjour,partie marcher sur la voie d’Arles le 5 avril,pour une cause l’autisme!!!!et rentré le 7 avril avec une cruralgie qui ne me permettait plus d’avancer….Un sac beaucoup trop lourd,une prétention que d’emmener sa maison sur le dos!!!!et je repartirais des que je peux,avec un mini sac sur un chemin de vie qui me permet d’avancer heureusement….Buon camino à tous Roberte
Courage Roberte, une leçon douloureuse du Chemin mais une leçon de vie <3