Tradition bien respectée du café crème matinal, en compagnie d’un charmant jardinier, dans un petit café sympa de Salviac.
Mon étape du jour est plus longue (25 km) et presque exclusivement dans les bois.
Je peux à loisir méditer en regardant changer la couleur du sable sous mes pieds. Ocre, rose, rouge, blanc, les nuances des sols du Quercy sont infinies, comme celles des pierres des maisons.
Très peu de villages, à par Cazals et son lac un peu tiédasse.
Je médite sur les différentes appellations des gariotes, pigeonniers, colombiers, cabanes de pierre sèche,…
Un orage éclate peu avant Frayssinet-le-Gelat. Coup de chance, je suis juste au niveau du lac aménagé en base de loisirs, et je regarde tomber l’averse (la seule en 40 jours de marche !) bien à l’abri derrière mon verre de panaché.
Frayssinet est un village encore marqué par les exactions de la barbarie nazie qui massacra 15 civils en mai 1944.
N’y trouvant pas d’endroit pour loger, je repars dans les bois, munie de copieuses provisions.
Une charmante gariotte attire mon attention, dans un jardon privé.
Les propriétaires, une adorable famille du nord de la France, acceptent volontiers que je squatte leur abri de jardin. Et ils m’invitent à manger avec eux, avec une bouteille de vin au nom prédestiné !
La nuit dans « ma » gariotte n’est pas aussi romantique que prévu, loin de là. Vers 23 heures, attirées par l’herbe humide au-dehors, des dizaines d’énormes limaces tigrées sortent des pierres où elles se cachaient. Je dois leur faire une chasse impitoyable jusque minuit, car je n’ai pas du tout envie de partager mon abri avec ces baveuses demoiselles !
Heureusement, le tir de limace est efficace, et elles ne reviennent pas m’ennuyer jusqu’au lendemain !
Prochaine étape : Frayssinet le Gelat – Touzac