C’est en auto-édition que Monique a publié le récit du chemin qu’elle et son mari ont parcouru, en avril et mai 2012, sur le GR65 entre Genève et les Pyrénées, via Le Puy.
Avec grande modestie et en toute simplicité, Monique et JC témoignent de leur chemin, sans chercher à enjoliver le récit ni à faire de la haute philosophie.
Ils ne portent jamais de jugement sur autrui Au contraire, ils ont toujours un regard bienveillant sur les autres pèlerins et de la gratitude envers les accueillants.
Loin de certains « super héros » du camino, ils montrent que, sur le chemin, beaucoup de douleurs morales et physiques se vivent à l’intérieur et ne sont pas nécessairement visibles.
Une anecdote : nous nous sommes croisés au gîte Bellevue (ci-dessous) à la limite entre le Béarn et le Pays Basque !
Mais je dois bien avouer que je ne m’identifie pas fort à la façon dont nos amis parcourent leur chemin :
– tout est planifié pour les 15 jours qui suivent : nuitées, longueur des étapes,….
– marche « forcing » dès le petit matin comme si l’arrivée au prochain refuge était le seul but de la journée
– pas ou très peu d’arrêts dans les villages, pas de « tourisme », pas de restos ni de petits verres au bar avec les « locaux »…
Il faut reconnaître que leur moyenne de près de 24 km/jour force le respect. Ils ont parcouru leur chemin en 46 jours. Je mettrai près du double pour parcourir les 1082 km qui séparent Genève des Pyrénées !
Ce que j’ai le moins aimé dans ce livre :
– le côté « métro – boulot -dodo » (ou plutôt camino – bobo – dodo) du récit. On dirait que chaque jour ressemble au précédent, que le chemin est monotonie et routine
– la météo déplorable qui émaille leur parcours ne leur a pas permis de profiter des paysages extraordinaires, de décrire cette impression de voler de montagne en montagne en traversant la France d’est en ouest : on parle surtout de chemins boueux et on sent presque la pluie qui ruisselle sur les ponchos
– dommage d’avoir reproduit point par point les 3 journaux de bord (celui du fiston qui détaille ses bobos par le menu ne m’a pas franchement inspirée, malgré sa chouette conclusion après l’arrivée). Avec le talent littéraire de Monique, on aurait pu faire passer tant de choses en réécrivant leurs impressions après ce chemin !
Par exemple, quand Monique parle des rencontres au tout début du livre, c’est magnifique !
Mon ami Chris, lui, a bien aimé le livre, et cet article ne serait pas complet sans mentionner sa vision assez différente du récit.
Et si vous voulez vous forger votre propre avis… commandez le livre auprès de son auteur ! Il ne coûte que 13 eur et vous aurez au moins le plaisir de faire la connaissance de Monique par mail !
Merci beaucoup pour ce retour de lecture, qui par son honnêteté va me permettre d’améliorer la présentation du prochain récit. En effet, j’ai écrit ces deux premiers récits pour un public bien particulier. Ce public attend chaque parution, de même qu’il suit mon parcours avec attention. Mais je n’ai pas suffisamment présenté mes motivations et je m’en excuse. Cela peut prêter à confusion et certains lecteurs peuvent être déçus de ne pas trouver ce qu’ils attendaient. Ces récits ne sont que des carnets de bord, ne pas y chercher des détails touristiques ou des pensées littéraires ou, encore moins philosophiques. Pourquoi je marche ? Ou plutôt pour qui ? Pour tous mes compagnons qui, eux, sont encore en période de traitement contre leur cancer. La période des doutes et des angoisses. Me voir partir sur le chemin, me voir réussir mon périple, me voir parfois souffrir mais continuer, me voir arriver au but que je me suis fixé est pour eux un grand réconfort… Je leur dis souvent : La vie peut être belle, après. Là, je leur prouve. Alors, oui, mon but est avant tout d’arriver. Pour ne pas les décevoir. Ce n’est pas pour autant un parcours sportif, ni même une course. Nous apprécions chaque minute de ce chemin. Nous partons toujours au petit matin parce que ce sont les heures que nous préférons, voir la nature s’éveiller, voir le jour se lever, c’est du pur bonheur. Pour mes amis, je sens, je regarde, j’écoute.
Un petit mot également pour la façon dont nous nous organisons, tout est planifié, oui et cela pour une seule raison : je n’ai pas la résistance physique qui me permettrait d’affronter un » on est complet, plus de place ici ». Trop de douleur également pour envisager de dormir à la belle étoile…
Je terminerais par cette petite phrase, en forme d’aveu. « Mony, je suis ton chemin. Un jour, j’en aurais fini avec ce crabe, comme toi. Je partirai aussi, si tu l’as fait, je réussirai, moi aussi ». Elle réussira, j’en suis certaine. À chacun son chemin…
Merci de tour coeur Mony pour ce commentaire qui m’a donné des frissons tant j’étais émue. J’aime quand vous sortez de votre pudeur et de votre modestie. Votre plume s’enflamme, c’est magique ! Au grand bonheur de vous lire encore…
PS : je prierai pour vous et porterai tous vos amis de combat dans mon coeur en marchant cet été. Merci encore pour votre confiance en nous révélant vos motivations profondes.