50 kilomètres en deux jours, c’était du forcing (pour moi…). Aujourd’hui, c’est décidé, je prends congé ! Après une visite du joli village médiéval de Revel Tourdan, je m’attable au bar de l’auberge « L’Escapade » toute la matinée, en regardant passer les pèlerins.
Je suis étonnée de voir combien nous sommes nombreux sur le chemin, sans vraiment nous croiser… 8 ou 10 pèlerins passent sur la matinée, tandis que je papote avec les clients et le barman en sirotant des EPO (Eau Pastis Orgeat), autre nom pour la Mauresque, bon justificatif pour la « grande sportive » que je suis !
Je m’en vais vers 13 heures, tellement ivre que j’en oublie totalement… de payer ! La honte ! Si le patron me lit, qu’il n’hésite pas à m’écrire pour réclamer son dû !
A la sortie du village, j’ai déjà envie de prendre les chemins de traverse au lieu de suivre le GR bien balisé.
Je pique donc vers L’Embranchement, puis je longe le Dolon.
Une très bonne idée, qui me permet de découvrir un petit gué de rêves au lieu-dit « Guy », avec une eau fraîche idéale pour me rafraîchir les idées avant une bonne sieste, histoire que la canicule passe un peu.
Je pense que vous avez maintenant compris comment je suis toujours à 5 km de mon point de départ vers 4 heures de l’après-midi ! Je repars bien reposée, vers 16h30, en direction du carmel de Surieu, où j’arrive au coucher du soleil, après un magnifique parcours dans les bois.
L’église et la tour du carmel dateraient du IXe ou Xe siècle ! Je cherche en vain un abri dans le coin, mais pas un petit bout de toit, et des moustiques qui attaquent à la tombée du jour.
Je papote avec une charmante retraitante, échappée de l’ambiance trop silencieuse du Carmel. Ca ne rigole pas dirait-on. Je sais que les soeurs refusent d’accueillir les pèlerins, et je me laisse vivre jusqu’à la célébration des vêpres où je manque de m’endormir.
Ma voisine insiste pour que je demande l’hospitalité aux soeurs. Je me fais accueillir de façon plutôt sèche et manque de tourner les talons. Finalement, j’accepte de mauvaise grâce une hospitalité donnée de mauvaise grâce. Et je découvre qu’une douche et des draps propres, c’est drôlement chouette quand même !
Etape suivante : Surieu – Clonas sur Varèze
